OLHADELA
Fermez les yeux et regardez.
Observer. Contempler. Considérer. Dévorer. Envisager. Evaluer. Scruter. Etudier. Epier. Dé-visager. Capter les contours, remarquer les incidences, lever le voile de l’inattention. Il y a tant de façons de regarder.
Olhadela ou l’invitation à explorer cette galaxie de regards. Ils nous emmènent dans un monde avec des pommettes un peu violettes, des pinsons échevelés et des épaules exagérées. On se laisse percuter par le regard noir de Simone, bousculer par l’allure grave, le sourire fragile de Frida, aspiré par la grâce du dos de Jade. On s’interroge sur ce que l’on voit et plus encore sur ce que l’on ne voit pas.
Et si c’était nous que Frida observait ? On a vraiment envie d’être Simone. C’est sûr, Jade aime la fantaisie. Fermez les yeux et regardez.

PASSARELA
Quelque chose se prépare, il y a une promesse qui flâne. Passarela, un lien entre deux rives, une passerelle entre deux moments. Elle représente un temps en soi : celui de l’attente. Attendre, c’est frémir, espérer, caresser le désir de l’après. L’esprit balance, il va et vient, de l’inquiétude à l’excitation. Des gazouillis dans le cœur aux frissons dans la nuque. Ça oscille. Lulu observe ce yoyo et même, elle le relance. Ses femmes musardent dans cet espace intermédiaire.. Ensemble, elles sont armées de leur douceur. Cette douceur n’est ni floue ni fade, c’est une douceur-ardeur, l’énergie qui les porte, la force qui irrigue et fait grandir leurs rêves d'un ailleurs, d’un autre, d’un différent. Passarela, ou le chemin vers l’inédit. Il y a une terre vierge, un endroit qu’on ne connaît pas, un monde à dessiner, puissant et délicat. Lulu nous le présente. Ses femmes nous y entraînent. Nous attendons. Nous espérons. Nous tremblons. Nous sommes prêts.

SAUDADE
Les lusophones le savent, saudade n’a pas d'équivalent dans notre langue. C’est un mot sans traduction. Sans correspondance. Sans. C’est peut-être ce qui le traduit le mieux, justement. La saudade, c’est “être sans”, exister avec le manque. Pourtant, c'est une nostalgie sans tristesse, une mélancolie sans chagrin. Parce que la saudade, c’est aussi “être avec”. Avec des souvenirs dorés, des instants bénis du passé : Hermione contemple sa vivace insouciance d’autrefois, Yzé caresse la légèreté du rose poudré de son enfance. Saudade ou comment ressentir en vrai la vapeur du bonheur d’avant, dans ces moments zébrés, fleuris, étincelants qui revivent sur la toile. Lulu nous donne tout cela, avec, comme toujours, une injonction à se concentrer sur cette essence qui fait le bonheur. Saudade. Merci Lulu.

INTROSPECÇÃO
Un espace-temps en dehors du temps. Une bulle, une capsule. Dans son exposition Introspecção Lulu révèle tout ce qui s'oppose à notre évanescence. Ses femmes sont plus authentiques que jamais. Elles expriment tout à la fois une grande douceur et une force profondément ancrée. C'est un hymne à la résilience. Le repli intime qui précède le grand déploiement. Cette exposition capsule a été réalisée en partie au profit d'ARCA, association franco brésilienne d'insertion sociale des jeunes adultes de la favela Vila Prudente à São Paulo. Elle a permis son financement à hauteur de 6610 €.

FELICIDADE
Une arme de bonheur massive ! Voilà ce qu'est l'exposition Felicidade ("bonheur" en portugais), que Lulu nous propose cette année à la Galerie Molière. Un tourbillon de couleurs et de bonne humeur qui emmène les femmes de Lulu encore un peu plus loin. Comme toujours, elles sont pétillantes, énigmatiques, sérieuses, décalées, pepsy et dynamiques. Elles sont bleues, roses fluo, rayées ou à fleur et elles viennent aujourd'hui, dans un tourbillon chromatique, un souffle graphique, nous dire : n'oubliez pas d'être heureux !